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pouvait l’envoyer en prison, à la grosse boîte, à Biribi mon ami, c’est plus que de la fantaisie, c’est du courage civique. Enfin, grâce à Alphonse Allais, je fus bientôt de la maison.

Un soir, j’étais assis triste et solitaire dans la salle François-Villon et je rêvais sous le lustre en fer forgé, « lustre de l’époque byzantine, — disait le Chat noir guide, — provenant de la mission Ledrain et offert à Rodolphe Salis par l’empereur du Brésil, en échange d’une collection du Chat noir relié en castor selon la méthode des moines de Puteaux ». Je m’étonnais bien un peu ce soir-là que la salle fût vide, mais je ne me doutais pas que je fusse à un tournant de ma destinée, lorsque soudain je vis entrer un Rodolphe Salis agité et qui m’interpella vivement : « Qu’est-ce que tu fais là ? Tu ne sais donc pas que nous donnons là-haut la répétition générale de la Conquête de l’Algérie. On a invité l’Oncle (Francisque Sarcey), le Fi-