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l’aristocratie, de la grande bourgeoisie et aussi des horizontales, comme on disait en ces temps verticaux. Ce Chat Noir, je ne l’ai connu que par les récits qu’on m’en a faits depuis. J’étais alors élève de l’École Centrale. Mais si je ne fréquentais pas le Chat Noir cabaret, en revanche, chaque samedi, je lisais avec avidité le Chat Noir journal et, par cet organe, je vivais en esprit avec mes futurs camarades. Je savais par cœur les vers de Jean Richepin, d’Émile Goudeau, d’Edmond Haraucourt, de Maurice Rollinat, d’Albert Samain ; je lisais les contes d’Alphonse Allais et de George Auriol ; j’enviais ces jeunes gens élevés à la rude école de la Fantaisie, tandis que l’École Centrale et, après l’École Centrale, un long stage dans l’Industrie me tenaient éloigné du Chat Noir. Et les années passaient, les années de la jeunesse qui devraient être claires et joyeuses…, qui devraient !

Cependant le Cabaret du boulevard