Page:Donnay - Autour du Chat Noir, 1926.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ayant glané le long de ton corps savoureux
Une blonde moisson de souvenirs heureux,
Pour te défendre j’ai, dans leur toute-puissance
Les arguments d’amour et de reconnaissance :
Mon plaidoyer sera la gloire de ton corps.
Ainsi que les piliers harmonieux et forts
Des blancs portiques, tes jambes de chasseresse
En soutiendront l’architecture, ô ma Maîtresse,
Et, pour le rehausser, j’enchâsserai dedans
Les gemmes de tes yeux, les perles de tes dents.
J’aurai pour ordonner le nombre de la phrase
Le rythme de tes seins affolés dans l’extase
Et que le doux repos vient apaiser soudain.
Et, surtout, j’ai cueilli dans ton secret jardin,
Mieux que dans les traités d’éloquence publique
La fleur qui fait fleurir les fleurs de rhétorique.
— Mais je crois qu’il est temps de nous dire au revoir.
À tout à l’heure. (Baiser)
À tout à l’heure. Sois calme. (Baiser) J’ai bon espoir !