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courtisane, a pris soin la nuit précédente de mettre son époux dans l’impossibilité de nuire ; et, pour l’empêcher d’être fléchi, elle l’a fléchi elle-même, ce qui est encore le meilleur moyen d’être sûre que la besogne sera bien faite. Toutefois, avant que Phryné n’arrive, elle croit utile de lui faire quelques dernières recommandations.

— « Si Phryné se présente devant toi et insiste pour te corrompre, ne réponds rien, tu serais perdu. Montre-lui seulement la porte d’un geste noble et définitif. Comme cela, mon chéri. Tu es un beau petit homme. » Et elle se retire complètement rassurée.

Exit Khrobyle ; arrivent des marchands de Judée.

De riches marchands étrangers dont nous ne préciserons pas la nationalité viennent demander à l’Héliaste des places pour le procès. Mais l’Héliaste leur fait comprendre, d’un geste noble et définitif, que la séance aura lieu à huis-clos, et les marchands étrangers s’en vont mécontents. Le mécontentement se lit parfaitement sur leurs visages.

Sortant les marchands de Judée. Entrée d’Athéniens gigolos.

Les neveux de l’Héliaste viennent pour taper leur oncle d’un talent ou deux. Mais leur oncle, par ce geste, toujours le même d’ailleurs, leur fait comprendre qu’ils peuvent se taper eux-mêmes. Les neveux croient l’oncle