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digner de cette offense, ne la remarquent même pas. »

Maintenant nous allons ajouter aux moyens de Laveleye quelques autres, qui seront encore beaucoup plus efficaces.

X. La faveur à accorder aux intérêts internationaux des travailleurs. Il y a une Internationale jaune, c’est le syndicat des capitalistes, qui font cause commune contre les travailleurs, beaucoup plus que les travailleurs entre eux, contre les capitalistes. Il y a une Internationale noire, c’est Rome avec son armée de prêtres et religieuses, qui pénètre dans les cercles les plus intimes, c’est-à-dire dans les familles, pour faire son travail souterrain. Il nous faut une Internationale rouge, carrément révolutionnaire. La guerre n’est jamais un bien pour les travailleurs, et quand ceux-ci comprendront leur intérêt, ils seront un frein contre les machinations malfaisantes des gouvernements. Travail et guerre — voilà des antithèses.

Le soldat ne donne pas à la société du travail productif ; au contraire, il vit aux dépens du travailleur productif. Supposez une société composée de 5.000 habitants, parmi eux on a 1.000 adultes, les hommes qui, par leur travail, entretiennent la société. On en prend 200 pour le service militaire : quelle est l’influence sur le bien-être de la population ?

Auparavant chaque travailleur entretenait 5 personnes, 4 autres et soi-même ; mais après ils restent 800, qui doivent entretenir les 4.000 autres et aussi les 200 ci-devant travailleurs, c’est-à-dire 4.200 personnes. Chaque travailleur doit entretenir 5.000, divisé par 800, égale 6,25 personnes ; donc, au lieu de 5, il faut entretenir 6,25 personnes. À mesure que les armées augmentent, le nombre que les travailleurs ont à entretenir augmente aussi. Quelle pression sur le bien-être de tous ! Mais encore pis, il ne produit pas, il détruit ; le soldat est un travailleur improductif, mais aussi un travailleur qui détruit en outre le travail des autres.

Les animaux sont supérieurs aux hommes. Ils tuent pour obtenir une proie pour pouvoir vivre, mais les hommes, les êtres les plus cruels de toute la créa-