Page:Dom François roy de Bungo, 1690.pdf/6

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pas plus ferme, que dans céte occaſion. Mais Dieu qui n’avoit permis toute céte intrigue que pour la gloire de ce Heros Chrétien, ſe contenta de ſa bonne volonté, & renverſa toutes les entrepriſes du perfide Arimando par la revolte générale des peuples qui ne pouvoient ſouffrir qu’on immolat une perſonne, dont le Regne les avoit comblés de bienfaits. 3. C’eſt ce que Saxuma luy râporte, le preſſant de mettre avec luy ſon ſalut dans la fuite, parce que Conſtantin revenu de ſes ſoupçons, les cherchoit tous deux pour les perdre. 4. En effét ils ne ſont pas plutôt evadés, que ce Prince arrive dans la penſée d’executer ſon deſſein : mais entendant qu’on menoit ſon Pere à la mort, & que ſon fils en étoit l’auteur, il s’alloit emporter aux actions de fureur, ſi par un bonheur ineſperé, il ne l’eut vû revenir plein de vie, Dayro & Ximando l’ayant heureuſement retiré de la main du bourreau. 5. C’eſt ici que Conſtantin s’abandonne enfin à la douleur, & fait paroître toutes les marques viſibles d’une veritable penitence : il pleure, il gemit, il ſe jette par terre, il embraſſe les genoux de ſon Pere, & ne les veut pas quitter, qu’il ne luy ait promis de reprendre le Sceptre & la Couronne, afin qu’il puiſſe plus librement continuer ſes regrets tout le temps de ſa vie. Dom François ſe rend aprés pluſieurs conteſtations ; mais il proteſte qu’il ne les reprend que pour les luy rendre dés qu’il aura pacifié les peuples, & fait regner JÉSUS-CHRIST dans tous les États du Royaume.

À la plus grande gloire de DIEU,
& de la Vierge Immaculée.