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mando, il eſt temps, luy dit-il, d’executer les ordres de l’Empereur, la Couronne eſt à vous. 5. Celuy-cy n’en veut pas davantage, il va en diligence amaſſer les Payens pour exterminer le culte de JÉSUS-CHRIST, & ſe mettre ſur le Trône de ſon Pere.


INTERMEDE COMIQUE.

Le Soldat malgré luy par ordre de ſon Pere.

ACTE TROISIÉME.


Lsc|E Roy ayant âpris de Ximando l’inſolent âtentat de ſon Fils, ordonne à ce fidele Miniſtre de s’emparer incontinent de toutes les avenuës du Palais, & d’empêcher quiconque d’y entrer, hors Saxuma & Arimando. 2. À peine a-t’il donné ces ordres, qu’il les entrevoit tous deux ; le Fils neanmoins ſe retire, de crainte d’irriter ſon Pere : l’Ambaſſadeur s’avance, & demande bruſquement de la part de l’Empereur la mort de Dom François, & des autres Chrétiens avec des menaces ſi terribles, que Conſtantin ne jugeant pas de l’aigrir d’avantage, lui repart froidement, qu’il ne ſouhaite rien tant que d’obeïr aux ordres de l’Empereur, & que même il eſt prêt de donner cét employ à ſon Fils, s’il veut bien s’en charger. 3. Ce n’eſt pourtant qu’une feinte ; car dés que le Fils paroit, le Pere leve le maſque ; il luy reproche ſa felonnie, le fait jetter dans le cachot, & commande en même temps à l’Ambaſſadeur de ſortir promptement de ſes États. On ne vit jamais rien de plus deconcerté que ces deux perſonnes ; celuy-là ſe veut excuſer ſur le mauvais deſſein que tramoit Dom François de remonter ſur le Trône pour abolir le culte des Dieux ; celuy-cy proteſte de violence : Mais ni l’un ni l’autre ne ſont écoutés. 4. Aprés une action auſſi hardie qu’eſt celle-là, le Roy revenant un peu de ſon emportement, repaſſe dans ſon eſprit les dernieres paroles de ſon Fils, & ne pouvant s’âpaiſer sur les ſoupçons qu’elles luy font naître, il rentre dans ſon Cabinet pour réver aux moyens de penetrer les ſentimens de ſon Pere.


INTERMEDE COMIQUE.

Le Soldat eſtropié, le Pere trompé.