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frayeurs que leur causent les révolutions.

Allez, sortant de là, parler de constitution, d’impôt, de liberté, ce maudit con que vous osez espérer toucher le soir même, va vous faire parler tout de travers, vous vous croirez des représentants d’une nation libre, et vous ne serez que des Jean-foutre.

Je le répète donc, si les cons s’en mêlent, la constitution est au foutard.

Vous désirerez peut-être savoir, messieurs, quel est l’homme qui ose vous parler si librement : messieurs, je suis de vos amis, et vous me connaissez tous. Il n’est pas un de vous dans les trois ordres qui n’ait lu mon histoire dans son enfance, qui ne se soit branlé dessus, et qui ne l’ait prêtée à quelque femme dont elle lui a valu les faveurs.

Je viens d’abord, messieurs, renoncer au privilège dont je jouis depuis plus de dix ans, d’être le livre de fouterie par excellence : d’infecter les couvents et les collèges, d’y former un tas de petits bougres et de petites tribades, qui se tuent avant l’âge, en allant dans les chapelles et oratoires lire mon admirable histoire, et se masturber aux pieds des autels.