d’argent, que l’on auroit pu epargner, ſi on avoit conſideré, que la nature, en peu d’années, comblera elle même ces lacs, comme elle a fait de pluſieurs autres ; que l’infection de l’air étoit moins a craindre dans les lieux eloignés comme ceux lá des habitations, & que ces mêmes dépenſes auroient été mieux employées dans les environs de Terra nova, ou dans d’autres parties de la Calabre .
Au deſſous d’opido, a trois milles de diſtance, étoit le petit de village de Castellace bati au bord d’un eſcarpement, qui ſe détacha pour ſe précipiter dans le fond de la vallée. Les ruines de quelques maiſons reſtées ſur le haut de la montagne ſont les ſeuls indices de ſa poſition & de ſon exiſtence . Le village de Cossoletto a éprouvé un ſort preſque ſemblable.
La Ville de ſanta Cristina, ſituée preſque au pied de la grande montagne d’Aspramonte, & placée ſur une montagne ſabloneuſe, eſcarpée, environnée de gorges & de vallées profondes, s’eſt trouvée dans des circonſtances preſque pareilles a celles de Terra nova, & a éprouvé un même genre de deſtruction. Les maiſons avec une partie de la montagne ſe ſont précipitées du haut en bas. Un grand nombre de fentes & de crevaſſes a traverſé le corps de la montagne dans toute ſon épaiſſeur, de manière a ſaire craindre que le reſte ne s’abimat encore. Toute la ſurface du terrein a changé de forme. Le territoire de ſanta Cristina, coupé également par un grand nombre de gorges & de vallées accompagnées d’eſcarpemens, a été ſujet aux mêmes accidens que celui d’opido.
Les