Ah ben oui, l’ours, allons lève-toi, je crois que tu dors encore !
Ah ! c’est toi, Lucas !… Dieu que je faisais un beau rêve !
Oh ! je m’en doute bien, et que rêvais-tu donc ?
Écoute, frère, nous avions tué l’ours, nous étions dans une belle maison et de la fenêtre je me voyais passer en belle voiture.
Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! Pauvre Bastien, je vois que tu es dans les brouillards du Saint-Laurent ; en effet, c’était un beau rêve, mais l’ours n’est pas encore tué, c’est pourquoi je viens te trouver pour en parler. Tu sais comme moi que Mr. le Maire a promis cent piastres de prime à celui qui tuerait l’ours qui depuis quelque temps désole nos campagnes par les ravages qu’il y fait ?
Oui, et que de plus, Mr. le Préfet accorde le susdit ours aux chasseurs ; donc, nous avons formé le plan tous les deux de lui faire la chasse et si nous pouvons réussir nous serons à même de soulager notre bon vieux père et de nous procurer, à nous, un joli petit avenir.
Bien entendu, car, outre les cent piastres, nous aurons la peau, la chair, la graisse
Enfin, tout ! Oh ! quel bonheur, Lucas ! Quelle joie, quand nous aurons nos cent piastres, bien belles, bien luisantes,