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assez profondes de la terre pour m’engloutir !… ah ! rage !… ah ! nom d’un p’tit bonhomme !… Saperlipopette !… Que faire ?… grand scélérat !… grand malplaquet, tu devrais t’donner des coups d’pieds dans l’œil !… ah ! gueuse d’étoile !… j’suis sûr qu’alle a été toujours obscure pour moi… et dire que jamais j’réussis… oui… oui… c’est la faute à mon étoile !… j’parie que j’suis né en Chine… en Cochinchine ou ben chez les Hottentots dont Mr. Plumet parle si souvent quand y lit les nouvelles du ministère… Voyons, j’vous l’demande, j’peut y vivre d’avantage ?… après une inondation semblable ?… j’parie qu’cest pas moi… j’parie qu’ma figure… (il prend le miroir) Oh !… C’te tête !… comme un melon écrasé… mais… malheureux… cherche donc… reprends ta figure naturelle ?… (il trouve la cruche où doit se trouver une teinture noir, il prend la serviette, se lave tout en parlant) oui… oui… j’ai un affreux guignon !… vous riez… j’en ai guère envie, moi… ah !… voyons si je suis mieux (il se regarde) ah !… mais… mais… c’est d’l’encre… oh ! pour le coup Mr. Plumet va me traiter comme un nègre !… Ah ! fatalité des fatalités ! Faut mourir !… faut s’périr (il se promène à grands pas les bras croisés) Oui !… mais où trouver un instrument tranchant, piquant ou rotondant ?… où trouver un moyen certain de m’arracher ces jours que je voulais filer dans le coton ou dans la soie !… où ?… (il aperçoit le panier) Un panier ?… et un panier habité par des bouteilles… toutes étiquetées… lisons… (il en prend une et lit) p…o…i… poi…s…o…n son… poison !… c’est au poison !… ô mon étoile, tu r’prends du lustre… vlà qu’tu t’éclaircis… t’as égard à mon désespoir !… c’est ça… oui… empoisonnons-nous !


Scène 10ème.

Jocrisse, Laflûte.
laflûte (accourant).

Mon Cousin Jocrisse !… Mon Cousin Jocrisse !

jocrisse

Allons, à l’autre à présent, j’vous demande un peu s’il y a moyen d’mourir tranquille ici ?

Voyons, que’qu’tu veux, Laflûte ?