Page:Doin - Le dîner interrompu ou Nouvelle farce de Jocrisse, 1873.djvu/40

Cette page a été validée par deux contributeurs.
41

Jocrisse (à part)

En vlà un galimatias, gare à moi tout à l’heure.

Vincent

Pauvre ami, ce n’est pas ta faute, et je te pardonne bien, va.

Plumet (exaspéré )

Mais non !… Mais non !… Je veux tout savoir… dis-moi… explique-moi, car tu me fais perdre la tête.

Vincent

Eh bien, je sais, que quand ton accès te prend, il faut que tu manges les oreilles de quelqu’individu.

Plumet (hors de lui)

Moi !… Moi !… Ah ça !… Ah ça !… Mais !… Mais! … ma tête !… ma tête !… et parbleu mais toi, n’es-tu pas attaqué de crispations nerveuses ?… Qui te portent à certains moments à vouloir poignarder quelqu’un ?

Vincent (avec farce)

Ah ! quelle infamie !… Moi ! Jamais au grand jamais je n’ai eu ni crispations nerveuses ni la moindre pensée d’attenter à la vie d’un homme !… D’ cela vient il ? qui t’a dit cela ?

Plumet

Eh ! parbleu ! Qui peut t’avoir dit que je mangeais des oreilles de chacun ?… attends… tiens… je ne crois pas me tromper, il y a du Jocrisse là-dedans.

Vincent

Voyons Jocrisse, approche, comme dit l’ami Plumet, il y a du Jocrisse là-dedans.