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(il se penche pour aller au plat couvert, à l’instant, Vincent se lève vivement, renverse sa chaise, casse une assiette se sauve sans chapeau en criant)

Aie ! Aie ? Aie !… Grâce ! Grâce ! Pas d’oreilles ! Pas d’oreilles. Je m’sauve ! Je m’sauve !

(pendant la scène de Vincent, Plumet est debout, le couteau en l’air, la main sur le plat, la bouche ouverte, l’air tout étonné, Jocrisse et Laflûte au fond, s’efforcent de se cacher pour étouffer leurs rires)


Scène 11e

Jocrisse, Plumet, Laflûte

1 (note de l’auteur). — Pendant tous ces a-parte, il ne faut pas que la scène languisse, (M. Plumet chantonne entre ses dents, il rit, il regarde Vincent, Laflûte est derrière lui, il rit)

Plumet

Ah ! ça ! Mais qu’a-t-il donc ? est-il devenu fou ? Qu’est-ce que ça signifie de se sauver ainsi ? Diable qu’est ce qui l’a pris ? J’en suis tout effrayé !… Mais courez donc après lui, ramenez le… Pauvre Vincent, que peut-il avoir ? ramène-le… peut-être est-il malade ? Je ne sais que penser ?

Jocrisse

Ah ! Dame, Monsieur, Dame, faut pas s’fier à la mine de tout l’monde ; on dit toujours : l’eau dormante est plus traître que l’eau courante.

Plumet

Allons, à l’autre, à présent, que diable viens-tu me chanter avec ton eau dormante et courante.

Jocrisse

Dame, Not’ maître, ça pourrait ben être que’qu’chose comme ça ?