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Lefuté.

Si c’est avec ta complainte que tu penses nous amuser, tu peux la garder pour toi.

Criquet.

C’est vrai qu’alle est un peu triste ; mais c’est pas moi qui l’a faite.

Lefuté (souriant).

Ah ! je n’en doute pas.

Criquet (vivement).

Ah ! dites donc, les amis, aimeriez-vous la chanson du beau voltigeur ?

Tous (avec force).

Oui, oui, la chanson du beau voltigeur !

Criquet.

Ah ! mais v’là l’diable, c’est que j’la sais pas.

Tous (aux éclats).

Ah ! ah ! ah ! ah !

Lefuté (riant malgré lui).

A-t-on jamais vu un animal comme ça ? mais tais toi donc alors !

Julien.

Mais je me rappelle, Criquet, avant notre départ, tu chantais souvent les deux conscrits montagnards.

Robert.

Tiens, mais c’est vrai, voyons, Criquet, quoique tu ne sois pas un grand chanteur, on se contentera, allons, chante.

Lefuté.

Robert a raison, allons, tilleul, force-foi un peu ; ou aura de l’indulgence, de plus cette chanson est de circonstance pour l’arrivée de nos deux amis… et ensuite, ça fera oublier ta bêtise de tout à l’heure ?