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Criquet.

Laissez-moi donc vous r’garder à mon aise !… ah ! quel beau costume… Et c’te belle croix d’honneur !… Et pis ces grands yeux qui flamboient !… pré machine ! Comme ça vous change, l’régiment de la guerre !

Robert (riant).

Bon ! bon ! Mais avec tout ça, tu n’as rien à nous donner pour nous rafraîchir ? car nous sommes diablement altérés !

Criquet.

J’crois que j’vas vous en chercher quéqu’chose et du bon encore, et pis après vous m’conterez ben des choses, hein ?

Julien.

Ce brave Criquet !… Mais dis donc, où est le papa Lefuté ?

Criquet.

Il est allé au village prévenir tous les amis, pass’qu’on vous attendait ben, allez ! t’nez, parrain, y d’meurait pas en place !… Ah ! ça va s’savoir ben vite et j’sis ben sûr qu’y vont v’nir vous chercher pour aller au village !… Ah ! quelle fête ! quelle fête !… J’vas vous chercher à boire. (Il sort en courant).



Scène 5me.


ROBERT, JULIEN.
Julien.

Quel bonheur, Robert, de nous revoir encore au pays !

Robert.

Oui, et surtout après avoir tant trotté et avoir passé tant de nuits sous la tente du champ de bataille !… Oui, Julien, aujourd’hui c’est un jour de bonheur.

Julien (allant à la fenêtre et l’ouvrant).

Viens, viens, mon cher Robert, viens jouir d’une belle vue.