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coulisse aie ! vlà parrain qui vient, n’y parlez pas d’ça, n’dites rien d’moi, hein ? parc’que, voyez-vous, quand j’tombe sus l’chapitre d’ma grosse Rose… y m’appelle idiot, stupide, imbécile, bêta et pis y bougonne toute la journée… j’vous conterai ça plus tard. (Il se met à balayer).



Scène 2me.


CRIQUET, LEFUTÉ.
Lefuté.

Eh ben ! voyons, à quoi penses tu là ?… les bras croisés, au lieu de travailler.

Criquet.

Dame ! parrain, y m’semble que j’m’amuse pas à attraper les mouches !… Ah ! ça, mais dites donc, parrain, sans vous commander, pourquoi donc qu’vous m’faites comme ça éclabousser d’tous les côtés avec mon balai ?… y a c’te pauvre vieille Javotte à la cuisine, qui sue à grosses gouttes à fourbir, à récurer tous ses chaudrons en cuivre jaune !… Enfin, d’pis à c’matin, on met tout sens d’ssus d’ssous dans la maison, vrai, comme si c’était la Fête-Dieu !

Lefuté (se frottant les mains).

Apparemment que c’est pour une grande fête !… une fête !… Entends-tu. Criquet ? Hein ? Tu ne comprends pas ?

Criquet (l’air étonné).

Ma foi, mon parrain, pas seulement le moindre des p’tits brins, et c’est ben ça qui m’turlupine.

Lefuté.

Ah ! Ah ! Et si j’te disais… Cette fête… cette belle fête que je prépare… c’est pour recevoir deux bons amis… y es-tu, hein ?

Criquet (sautant de joie).

Robert et Julien, parrain ?