Page:Doin - Le Pacha trompé ou les Deux ours, 1878.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 7 —

Victor.

Ce qui n’empêche pas que voilà tout le palais en deuil.

Marécot.

Le moyen de faire autrement. Pour peu que le seigneur Schahabaham se désole, il faudra bien faire comme lui, et ce n’est pas gai ; mais dans notre état… le maître avant tout.

COUPLET.
Air : À mes dépens est-ce que vous voulez rire ?


Dès qu’il va mal, ma santé se dérange,
Dès qu’il est gai, moi je ris aux éclats ;
S’il n’a pas faim, je ne bois ni ne mange,
S’il a sommeil je ronfle avec fracas (bis).
Mais l’ours est mort, jugez, donc quelle scène
Dans ce palais nous allons essuyer ;
Je sens déjà mes deux yeux se mouiller,
Car vous savez que dans toutes ses peines
C’est toujours moi qui pleure le premier,
Car vous savez que dans toutes ses peines,
C’est toujours moi qui pleure le premier.

Le plus terrible, c’est que le seigneur Schahabaham ignore la mort de son favori et je me confie, mes amis, à votre discrétion.

Victor.

Il faudra pourtant bien la lui annoncer.

Marécot.

Oui, mais s’il est une fois de mauvaise humeur, c’est fait de nous tous ; le danger commun doit nous réunir.

Victor.

Comment le distraire et l’empêcher d’y penser ?




Scène 3me.


LES MÊMES, ALI.
Ali.

Seigneur Marécot, deux marchands européens viennent de se présenter à la porte du palais ; ils prétendent que vous leur avez accordé audience pour ce matin.