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DEUXIÈME EXODE


Nous nous étions établis à Holland op zyn Smalst, pendant qu’on y construisait le canal d’Ymuiden. Mon père avait du travail dans les écuries, mais il ne faisait long feu nulle part : nous dûmes encore une fois quitter. Il partit à pied pour Amsterdam, où il trouva tout de suite de l’occupation sur sa bonne mine. Il vint donc, un dimanche, nous chercher. On avait loué, pour six florins, une charrette de paysan qui devait nous conduire la nuit à Amsterdam. Quoique nous eussions retenu toute la charrette, le paysan l’avait en grande partie remplie d’objets à lui : des tonneaux, des paniers et aussi un énorme moulin à café de magasin, qu’il voulait faire aiguiser en ville.