— Sûrement ?
— Sûrement.
Je partis donc tranquille au travail. Quand je revins le soir, Klaasje se jeta dans mes bras, en hoquetant :
— Je dois aller en prison, en prison, pour huit jours.
— Comment ? en prison ! vous n’avez rien pu y faire, mère ?
Elle clignota des yeux, mais ne répondait pas.
— Elle n’est pas venue, souffla le petit.
— Ah ! hideuse femme, vous êtes notre malheur ! Écoutez, allez trouver père et partez ensemble : je prendrai soin des enfants. Vous êtes notre entrave : je ne peux rien faire pour eux, à cause de vous. Quand vous serez partie, j’aurai les mains libres et je les élèverai ; allez-vous-en, je vous en supplie.
Elle faisait : « Hun, hun… », avec mépris.
Quelques jours plus tard, Klaasje, ce petit être fin et fragile comme un lézard, dut se rendre à la prison des Petits Carmes. Cette fois, je l’accompagnai. Je croyais pouvoir le recommander, mais le portier me le prit à la porte, en m’interrompant grossièrement :
— Oui, oui, on connaît ça : la prison n’est peuplée que d’innocents.