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boum ! boum ! » mon poing passa à travers la vitre. Nous nous sommes sauvés, mais mon pied nu a buté contre un pavé, et ainsi l’homme a pu me rattraper.

Ma mère pensait que cela n’aurait pas de suite :

— On ne peut pas condamner un enfant de neuf ans !

— Évidemment, ajoutais-je, s’il y a une poursuite, cela retombera sur père.

Nous ne songions plus à cette affaire, quand nous reçûmes une citation : Klaasje Oldema devait comparaître en justice.

— Voyons, il est impossible que cela soit pour le petit : c’est pour père. Où peut-il être, père ? on ne le voit plus.

— Que sais-je ? il erre ; il s’accommode mieux de cette vie que de travailler pour femme et enfants.

— Enfin, nous devons le trouver ; il faut qu’il aille avec Klaasje.

Ma mère hocha la tête.

— Mais cela n’a pas l’air de vous émouvoir ! Trouvez-vous si simple que ce petit doive aller au tribunal ?

— Que veux-tu que j’y fasse ? du reste, on ne condamne pas les enfants.

C’était notre conviction.