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Mon intention était de l’entourer de mes bras, de l’embrasser, et de le tenir un peu contre moi. Il vint ; je le pris par les épaules. Son beau regard limpide, logique, et déjà averti des choses lamentables de la vie, me remua tellement que je me mis à le secouer, et lui criai dans la figure :

— Tu ne dois pas faire ça ! tu ne dois pas faire ça ! salaud ! salaud !

— Mère ! voilà que cette fausse canaille m’attire près d’elle pour me faire du mal !

D’une secousse, il se dégagea et se réfugia auprès de ma mère.

— Oui, elle est fausse et judas, cette créature ; elle n’a rien de mes autres enfants.

— Si ! si ! je ressemble à Kees, mais il ne comprend pas.

Je me remis à sangloter éperdument. J’avais, à cette époque, la force de pleurer plusieurs heures de suite.