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ILS PÈLENT DES OIGNONS


Toute offre de gagner quelques sous était acceptée par nous avec empressement.

Une vieille dame, fabricant de conserves alimentaires, proposa à ma mère de donner du travail à Naatje, qui avait douze ans, et à Kees, qui en avait huit : ils devraient, toute la journée, peler de petits oignons.

Le premier soir qu’ils revinrent de cette besogne, nous fûmes épouvantés. Leurs figures étaient bouffies et barbouillées de se les être frottées de leurs petites mains sales, leurs yeux gonflés, comme si on les avait rossés et s’ils avaient pleuré durant des heures et des heures. Nous demandâmes comment cela s’était passé, et ils nous racontèrent leur journée.