J’aurai aussi un poêle allumé près de mon lit, et je mangerais quelque chose de bon toutes les heures : des biscottes et du chocolat à huit heures, une pomme cuite à neuf, une tartine avec une anguille fumée et du café à dix, des cornichons et des œufs durs à onze. Enfin, toutes les heures, quelque chose de bon !
— Et, comme d’habitude, tu ne ferais pas à dîner, même si tu étais riche. Toujours des repas sur le pouce, quoi ? Eh bien, moi, il me faudrait un bon pot de pommes de terre au lard et aux boudins, bien fricoté, bien chaud. Tu continuerais, toi, à ne jamais nous donner un repas solide. Si tu crois que les gens riches mangent toutes ces « niaiseries » ! La viande qu’on voit chez les bouchers, voilà ce qu’ils mangent, et crue encore, à ce qu’il paraît.
— De la viande crue ! non, cela me dégoûterait : jamais je n’en mangerai.
— Ah ! mon Dieu ! soupira Hein, si nous avions seulement chacun un petit pain de trois « cents » ! ils sont très grands chez le boulanger, derrière le coin, n’avez-vous pas vu cela ? plus grands qu’ailleurs, et quand on en a mangé un, on a déjà une bonne bouchée dans l’estomac.