assis, sur un coussin de velours bleu, un énorme angora roux. Il suivait, d’un regard tranquille, une grosse mouche sur la vitre ; puis, se dressant sur les pattes de derrière, de ses pattes de devant il agrippa l’insecte.
Debout ainsi, il nous stupéfia : son ventre fauve clair étincelait au soleil ; sa queue, qu’il déployait à droite du corps et dont le bout frétillait, était grosse comme un cabillaud.
Dirk prit Baâtje de dessous son habit, et lui montra ce congénère merveilleux :
— Tu vois, Baâtje, c’est un chat ; mais il est trois fois comme toi, et puis tout autre. Toi, tu aurais dévoré la grosse mouche ; lui l’a seulement tuée. Il garde sa faim pour les têtes de harengs saurs, dont on le bourre sans doute : pour sûr que, sans cela, il l’aurait bouffée ! Toi et moi, nous n’attendons jamais pour escamoter ce qui est devant nous. Sa peau, Baâtje, sa queue, et ses yeux comme deux billes d’or, ne ressemblent pas aux tiens : il est tout autre, tout autre, tu vois.
À ce moment, une servante sortit de la maison, portant une assiette de pommes de terre froides, qu’elle déversa contre un arbre, pour les pauvres chiens. Quand elle fut rentrée, nous allâmes à l’arbre, pour mettre Baâtje près de ce