3. L’art moderne repose essentiellement sur un rapport harmonieux de l’universel et du particulier. Le rapport harmonieux se traduit dans l’art moderne par des formes et des couleurs abstraites, complètement à la façon de l’art.
Il n’est pas absolument nécessaire d’assigner à un de ces trois stades l’époque fixé par la théorie dogmatique de l’art. Nous devons prendre cette définition dans l’acception la plus large. Toute œuvre d’art, qui exprime l’harmonie entre l’essence et le phénomène ou entre l’esprit et la nature au moyen de formes naturelles, le corps humain, par ex., est classique, même si elle se produit de notre temps. Toute œuvre où prédomine la forme capricieuse des phénomènes est baroque même si elle se produit de notre temps, tandis que toute œuvre, qui tend à réaliser un rapport harmonieux entre l’esprit et la nature ou entre l’universel et le particulier à la façon de l’art et non à la façon de la nature, est moderne, dans la signification profonde du mot.
Si nous comparons maintenant l’art essentiellement classique avec l’art essentiellement moderne, nous voyons bien qu’une même tendance vers un rapport harmonieux, vers l’harmonie existe, mais que la façon de l’exprimer est tout-à-fait différente.
Cette différence je l’ai définie par les mots « à la façon de la nature », pour ce qui concerne l’art classique, et « à la façon de l’art » pour ce qui se rapporte à l’art moderne. Mais vous me demanderez : la différence est-elle si grande ? Et je pourrais vous répondre : certainement, elle est essentielle. C’est une différence essentielle, parce qu’elle relève de la conscience de la vie. La conscience