Dans le prétendue période de décadence du 18e siècle, Watteau, Goya et Turner par ex., étaient les personnalités les plus fortes, qui ont préparé la voie à l’Impressionnisme. Peut-il y avoir question ici, rigoureusement parlant, d’une décadence ? Non. Au contraire, il s’agit plutôt d’une épanouissement, car, avec Goya, le principe de Rembrandt était en vogue et une manière de peindre toute nouvelle, mais indépendante et libre, commençait à naître : l’impressionnisme. Il y a un rapport entre Goya et son temps, semblable à celui de Courbet, van Gogh, Cézanne et leur époque de classicomanie, et semblable aussi à celui qui met les jeunes d’aujourd’hui, comme promoteurs d’un art nouveau, en opposition avec le dogme et le culte des morts.
Ce dernier est dû pour la plus grande part à la division académique et tripartite en origine, épanouissement et décadence, car, si nous examinons d’un peu plus près ces concepts, nous sommes amenés à nous demander : Origine de quoi ? Épanouissement de quoi ? Décadence de quoi ? La réponse qui s’impose est celle-ci : de la conception classique de la beauté, du classicisme.
Ceux qui ont inventé cette division de l’art en trois périodes, les philosophes et les historiens de l’art, ont mesuré l’importance de l’art exclusivement aux modèles classiques. Ce procédé a suscité de la part de la production artistique un esprit d’imitation des œuvres classiques, tendant à une conception plastique surannée, et, de la part des profanes, un culte des morts intangible. En effet, parcourez au hasard un livre d’histoire de l’art ou un ouvrage similaire, et vous trouverez à chaque page les traces d’une profonde admiration pour une