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Jacob et Ben en devaient profiter pour faire un long voyage sur la glace. Ils devaient parcourir en patinant la distance qui sépare Broek de la Haye (à peu près soixante-quatre kilomètres).

« Maintenant, camarades, ajouta Jacob quand il eut dévoilé le plan, qui veut venir avec nous ? Qui veut faire partie de notre expédition ?

— Moi ! moi ! s’écrièrent-ils avec empressement.

— Moi aussi, » hasarda timidement Voostenwalbert.

Jacob se mit à rire en tenant ses côtes rebondies et en secouant ses grosses joues.

« Vous ! venir avec nous ? Un petit bout d’homme comme vous ? Mais, jeune novice, vous n’avez pas encore quitté votre bourrelet ! »

L’insulte de Jacob blessa au delà de toute expression celui auquel elle s’adressait.

« Faites attention à ce que vous dites, lui cria-t-il de sa voix flûtée ; ce sera tant mieux pour vous quand vous pourrez quitter vos bourrelets, car vous êtes ouaté du haut en bas. »

Tous les jeunes gens, à l’exception du jeune Anglais qui ne comprit pas, poussèrent des éclats de rire ; le bon Jacob eut l’esprit de rire d’aussi bon cœur que les autres. Il n’avait pas la prétention d’être svelte. Il joignit son vote sans rancune à tous ceux de ses camarades pour que le petit Voost fût agréé compagnon de voyage, et l’on décida à l’unanimité que le jeune Voost devenu populaire se réunirait à la société… si ses parents le permettaient.

« Bonsoir, chanta l’heureux enfant en patinant de toutes ses forces pour regagner sa demeure.

— Nous pourrons nous arrêter à Haarlem, Jacob, pour montrer le grand orgue à votre cousin, dit vivement Peter Van Holp, et à Leyde aussi, il y a un monde de choses à