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À ce défi, tous s’ébranlèrent pêle-mêle, mais ils s’efforcèrent en vain de rattraper la rieuse fille aux yeux brillants, dont les cheveux d’or flottaient au soleil. Elle jeta en arrière plus d’un coup d’œil de triomphe, tout en courant légèrement en avant.

Après la classe, à midi, nos jeunes écoliers s’éparpillèrent de nouveau sur le canal pour y jouir d’une heure d’exercice. Ils patinaient à peine depuis un instant, lorsque Karl Shummel dit à Hilda Van Gleck d’un air moqueur :

« Regardez donc le joli couple qui vient là-bas, sur la glace ! Petits chiffonniers, va ! Le roi lui-même a dû leur faire présent de leurs patins !

— Ce sont de patientes créatures, dit doucement Hilda. Cela a dû être une rude affaire que d’apprendre à patiner avec ces drôles de machines. Vous voyez que ce sont de pauvres paysans. Il est probable que le garçon a fait ses patins lui-même. »

Karl demeura un peu confus.

« Ils peuvent bien être patients. Mais quant à ce qui est de patiner, ils partent assez bien, c’est vrai, mais avec leurs misérables patins de bois, ils doivent finir souvent par s’arrêter tout court ! »

Hilda le quitta. Elle rejoignit un autre détachement de patineurs, et les ayant dépassés, elle s’arrêta à côté de notre amie Gretel, qui regardait les patineurs avec des yeux remplis d’admiration.

« Comment vous appelez-vous, petite fille ? lui demanda Hilda.

— Gretel, mademoiselle, répondit l’enfant, saisie de respect à la vue des beaux atours de son interlocutrice, bien qu’elle fût à peu près du même âge qu’elle. Et mon frère s’appelle Hans.

— Hans est un garçon solide, dit gaiement Hilda. Loin