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peut-être de quelque fermier bien emmitouflé, dont la charrette excentrique courait cahin-caha sur le bord du canal.

Nos jeunes garçons et nos jeunes filles se confondirent bientôt dans le va-et-vient de la foule, au milieu de ce mouvement incessant. Il nous eût été impossible de rien apprendre sur leur compte, si la société tout entière, pour faire halte, n’avait eu soin de se tenir un peu à l’écart. Les plus jeunes parlaient tous à la fois à une jolie petite fille qu’ils avaient tirée du flot des patineurs qui coulait vers la ville.

« Oh, Katrinka ! s’écrièrent-ils tout d’une haleine, avez-vous entendu parler de la course ? Il faut que vous soyez des nôtres.

— Quelle course ? fit Katrinka en riant. Ne parlez pas tous à la fois, je vous prie ; il m’est impossible de vous comprendre. »

Ils s’arrêtèrent essoufflés, et regardèrent Rychie Korbes qui était l’orateur accrédité de la bande.

« Mais, dit-elle, vous ne savez donc rien ? Il doit y avoir une grande course aux patins pour le 20, jour anniversaire de la naissance de Mme Van Gleck. On doit donner une magnifique paire de patins, de patins d’argent, s’il vous plaît, au meilleur patineur.

— Oui, reprirent en chœur une demi-douzaine de voix ; de superbes patins d’argent avec des clochettes et des boucles.

— Qui a dit qu’il y aurait des clochettes ? cria la petite voix du garçon au nom sans fin.

— C’est moi qui l’ai dit, master Voost, répliqua Rychie. Et vraiment ils en auront, des clochettes !

— Non ; je suis sûr que non !

— Si fait ; vous vous trompez.

— Je ne me trompe pas.

— Comment pouvez-vous affirmer une pareille chose ?