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arriver à tout. Mais il me semble que vous êtes tout à fait bien portant.

— Oui, mon jeune monsieur, et en état de travailler aussi bien que jamais. Que Dieu en soit loué ! »

Hans écrivait quelque chose à la hâte sur le coin d’un almanach usé suspendu à la cheminée.

« Oui, oui, garçon, écrivez ce nom. Figgs ? Wiggs ? Hélas ! ajouta Raff en grande détresse, il est encore une fois parti !

— Ne vous inquiétez pas, père, dit Hans, le nom ne se perdra plus, il est maintenant écrit en blanc et en noir. Tenez, regardez ! Le reste vous reviendra peut-être. Si nous avions l’endroit aussi, ce serait parfait. »

Puis se tournant vers Peter, il ajouta à voix basse :

« J’ai une commission importante à faire à la ville, mynheer, et si…

— Non pas ! fit dame Brinker en faisant de la main un geste négatif. Vous n’irez pas ce soir à Amsterdam, alors que vous nous avez avoué que, si vous aviez eu encore une course à fournir, vos jambes auraient refusé de vous porter. Non, non ; remettez cela à demain, lorsqu’il fera jour.

— Jour ? dit Raff, vous n’y pensez pas, Mietje, il faut qu’il parte à l’instant. »

La dame sembla penser, pour une seconde, que la guérison de Raff lui était d’un médiocre avantage ; sa voix, à elle, ne faisait déjà plus, seule, loi à la maison. Heureusement que son proverbe favori : « à femme humble, mari docile, » s’était profondément enraciné dans son esprit ; il fleurit juste au moment où la bonne femme se demandait ce qu’il fallait faire.

« Très-bien, Raff, répondit-elle en souriant, c’est ton garçon aussi bien que le mien. Ah ! ma maison me donne bien du mal, jeunes messieurs ! »