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de la plaine de glace, se trouvent des personnes qui ne vous sont pas inconnues, vous les avez vues il n’y a pas longtemps. Au centre est Mme Van Gleck. Vous vous rappelez que c’est l’anniversaire de son jour de naissance ; elle occupe donc la place d’honneur. Voici mynheer Van Gleck. Voici le bon grand-père et l’aimable grand’mère à qui je vous ai présentés la veille de Saint-Nicolas. Tous les enfants sont autour d’eux. Il fait si doux, qu’on a amené jusqu’au baby. Le pauvre petit est emmailloté à la façon des momies égyptiennes ; cependant il peut encore faire entendre des cris de plaisir, et quand la musique joue il ouvre et ferme en mesure ses mitons animés par ses petits doigts.

Perchée sur sa plate-forme recouverte d’un dôme, la société est en position de voir parfaitement tout ce qui se passe. Ne vous étonnez pas si les dames regardent sans frissonner la surface glacée du lac. Elles ont un poêle sous les pieds ! On resterait confortablement assis en plein air au pôle Nord dans ces conditions-là.

Ne pensez-vous pas que le grand monsieur que je vous désigne du doigt ressemble beaucoup à saint Nicolas, tel qu’il apparut aux enfants Van Gleck le 5 décembre ? Le menton de ce monsieur est uni comme un pépin. A-t-il mis sa barbe dans sa poche ? l’a-t-il laissée pour l’an prochain dans son armoire ? Est-ce le saint en personne, ou n’est-ce qu’une ressemblance trompeuse ? Je penche pour cette dernière hypothèse. Saint Nicolas aux courses, ce n’est pas possible. Comment l’ai-je pu supposer même un instant ?

Tout près, dans le pavillon à côté, sont assis les Van Holp avec leur fils et leur fille, les Van Gend, de La Haye. La sœur de Peter n’est pas de celles qui oublient leurs promesses. Elle a apporté des bouquets de fleurs exquises, cueillies dans sa serre pour les futurs vainqueurs.