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« Grand Dieu ! murmura-t-elle sans oser lever les yeux ; y aurait-il eu un meurtre, dans cette affaire ? »

Raff répondit d’une voix affaiblie que cela y ressemblait bien, et que peut-être… ce jeune homme avait en effet…

« Oh ! Raff, vous m’effrayez. Dites-moi le reste. Vous parlez d’une façon étrange et vous tremblez… Il faut que je sache tout.

— Si je tremble, ma chère femme, c’est de la fièvre. Vous savez bien, j’espère, que je n’ai pas de crime sur la conscience.

— Si je le sais ! s’écria dame Brinker en redressant la tête. Vous me diriez le contraire, Raff, que je ne vous croirais pas. »

Et s’approchant de lui, elle lui offrit un peu de vin dans un verre.

« Prenez cela, Raff, dit-elle, cela vous donnera la force de continuer. »

Et après que Raff eut bu :

« À présent, vous voici mieux, fit-elle : – puis reprenant : – vous disiez, à un meurtre, à un crime, par conséquent ?

— Oui, Mietje, à un meurtre, il me l’a dit lui lui-même. Mais à un crime, je ne l’ai jamais pensé. C’était un garçon à l’air honnête et droit comme le nôtre, – moins décidé et moins hardi, pourtant.

— Je vous écoute, fit doucement la bonne femme, craignant que le fil de l’histoire se brisât dans l’esprit encore affaibli de son mari. »

Brinker reprit :

« Il s’est présenté à moi soudainement. C’était la première fois que je le voyais ; sa figure était la plus pâle et la plus bouleversée que j’eusse jamais vue. Il me saisit le bras :