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la grande maison de La Haye, qui n’était pas plus jolie. Mes deux petits ne sont peut-être pour d’autres que de jeunes oursons, mais vous, Annie, vous ressemblez à une fée.

— Vraiment ? fit Annie en riant, et toute étincelante d’animation. Eh bien, soit, dame Brinker, je suis une fée, je suis la marraine de Gretel et de Hans, venue tout exprès à travers les airs, sur un char attelé de papillons, pour vous rendre visite. Attention ! Ma puissance est telle que je puis vous accorder tout ce que vous souhaiterez. Parlez le premier, Hans, que désirez-vous ? »

Une ombre sérieuse passa sur le visage d’Annie lorsqu’elle leva les yeux sur lui. Peut-être était-ce parce qu’elle aurait voulu, une fois dans sa vie, posséder pour tout de bon la puissance d’une fée.

Quoi qu’il en fût, quelque chose murmurait à l’oreille de Hans qu’elle était, pour le moment, plus qu’une mortelle ; aussi lui répondit-il sérieusement :

« Bonne fée Annie, notre marraine, je désire ardemment trouver quelque chose que j’ai cherché en vain la nuit dernière. »

Gretel se mit à rire. Mais dame Brinker poussa un gémissement :

« Hans ! fit-elle, nous ne devons plus y penser. »

Et elle rentra dans la cabane. La Marraine-Fée se leva vivement et frappa trois fois la terre de son pied.

« Ton vœu sera accompli, dit-elle. Qu’on en pense ce qu’on voudra. »

Puis, avec une solennité pleine d’enjouement, elle mit la main dans la poche de son tablier et en retira une grosse perle de verre.

« Enterre ceci, fit-elle en la donnant à Hans, à l’endroit même où j’ai frappé la terre ; et avant le lever du soleil, ton désir sera satisfait. »

Gretel se mit à rire plus gaiement que jamais.