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— Comment cela ? s’écria-t-elle en ouvrant de grands yeux pleins de joie. »

Hans, qui avant de rencontrer Annie était très-pressé et un peu songeur, devint tout de suite communicatif ; bien plus, il se trouva tout à fait à son aise au soleil d’Annie. Tournant, virant autour d’elle, il l’accompagna doucement sur le chemin de Broek, et lui raconta tout ce qui était arrivé à son père. Annie était une amie si sincère qu’il lui fit même part de leur grande détresse, lui disant, comme il l’eût fait à une sœur tout à fait raisonnable, de combien d’argent ils avaient besoin et comme quoi, tout dépendant de l’ouvrage qu’il trouverait, il n’avait jusque-là pu rien trouver dans le voisinage.

Tout cela ne fut pas raconté parce qu’il avait envie de se plaindre, mais simplement parce que le regard sympathique d’Annie lui disait clairement qu’elle désirait tout savoir. Il n’eut qu’un secret pour elle : il ne lui parla pas de son amer désappointement de la nuit dernière relativement au trésor, car ce secret n’était pas à lui tout seul. Quand il eut tout dit, moins cela : « Au revoir, Annie, dit Hans, le temps passe vite avec vous. Il faut que je me hâte d’arriver à Amsterdam pour vendre ces patins. La mère a besoin d’argent tout de suite pour le père. Cela me portera bonheur de vous avoir rencontrée. Je trouverai bien sûr du travail avant la nuit.

— Vendre vos patins neufs, Hans ? s’écria Annie. Vous qui êtes le meilleur patineur des environs de Broek ! Mais la course aura lieu dans cinq jours ?

— Je le sais, répondit-il d’un air résolu. Mais il le faut, c’est un petit sacrifice à faire. Au revoir, Annie ! Je reviendrai à la maison, monté sur les vieux patins de bois. Bah ! »

Quel regard brillant ! Et si différent de la grimace habituelle de ce désagréable Janzoon !