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« Peter est un beau coureur, dit-il, mais il aura affaire à forte partie. Tous les jeunes gens de Broek patinent à merveille. Il n’est pas jusqu’aux va-nu-pieds qui ne s’en mêlent. »

Ces dernières paroles étaient mentalement à l’adresse du pauvre Hans.

« La course n’en sera que plus intéressante, dit la dame. Certes, je voudrais que chacun de vous fût le vainqueur. »

En ce moment, le beau-frère de Peter, Mynheer van Gend entra, complétant par son apparition le cercle magique dans lequel nos jeunes gens se sentaient retenus.

Les fées invisibles du foyer se mirent aussitôt à leur souffler dans l’oreille que lorsque Mynheer van Gend disait une chose, c’est qu’il la pensait.

Aussi, dès qu’il leur eut dit : « je suis charmé de la bonne idée qu’a eue ma femme de vous retenir tous ici, » dès qu’il eut donné à chacun une cordiale poignée de main, ils se sentirent tout à fait à l’aise et gais comme des écureuils.

On causa de tout ; on alla de la Haye à Anvers, mais les langues se fatiguent à leur tour, et il faut revenir de partout. Les heures avaient glissé rapidement depuis qu’on s’était mis à table, le moment était venu d’aller se mettre au lit.

Il était dur sans doute de se séparer, mais l’intérieur des Van Gend était réglé comme une horloge. On ne pouvait songer à s’arrêter sur les seuils des chambres une fois qu’un « bonsoir » cordial avait été prononcé.

Peter se leva le premier, le lendemain matin. Connaissant l’extrême ponctualité de son beau-frère, il prit soin qu’aucun de ses amis ne dormît trop tard. Ce fut une rude besogne que d’éveiller Jacob Poot, mais il réussit à lui faire ouvrir les yeux en l’enlevant, avec l’aide de Ben et de Lambert, hors de son lit, et en le déposant dans un