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aliments servis dans des plats d’argent et de boire dans des verres que la reine Titania elle-même n’aurait pas dédaignés.

La sœur de Peter apprit bientôt avec force détails les aventures arrivées aux jeunes gens. Rien ne fut oublié. Ce que l’un omettait, l’autre sans façon le relevait. Une telle odyssée n’avait pas trop de cinq ou six narrateurs. Quand ils eurent tout dit :

« Il vous reste, Peter, dit la sœur, à écrire tout de suite à nos parents de Broek pour leur apprendre qu’à vos aventures vous avez à ajouter, en forme d’épilogue, une conclusion sur laquelle ni vous ni eux n’aviez pu compter. Il faut leur dire en un mot que vous venez à l’instant d’être « tous faits prisonniers. »

Les jeunes gens eurent l’air fort intrigués. Mais Peter, qui avait compris, répondit en riant qu’il n’écrirait rien de semblable, attendu qu’ils étaient obligés de repartir au point du jour.

Mais la sœur en avait déjà décidé autrement, et il n’est pas si facile qu’on le pense de faire changer d’avis à une Hollandaise. Elle fit briller aux yeux des écoliers des tentations si fortes, elle se montra si gaie et si brillante, elle leur dit d’une voix si séduisante tant de choses irréfutables, qu’ils furent enchantés de subir une si douce violence. Il fut donc convenu qu’ils resteraient à La Haye au moins deux jours.

Ils parlèrent à leur gracieuse hôtesse de la prochaine course aux patins, la suppliant d’y venir assister. Madame van Gend se laissa entraîner à son tour :

« Je serai donc témoin de votre triomphe, Peter, dit-elle, car vous êtes le patineur le plus habile que j’aie jamais connu. »

Peter rougit et toussa légèrement. Mais c’était dit et il n’y avait plus à s’en dédire. Karl se chargea de répondre :