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louis ariste.

français. Le deuxième Congrès eut lieu, à Lyon, en 1878. Au retour de ce Congrès et de l’Exposition universelle, des Toulousains formèrent les premiers syndicats au nombre de trente-six, qui se groupèrent. L’Union des syndicats, malgré le désintéressement et l’excellent esprit de ses membres, ne dura pas longtemps.

La loi de 1884 sur les syndicats ranima l’espoir des précédents délégués de l’Union. Ils se rapprochèrent de nouveau et se mêlèrent aux luttes électorales.

En 1889, cinq sièges furent gagnés au Conseil municipal.

Les élus proposèrent d’envoyer des délégués à l’Exposition de Barcelone et demandèrent un crédit spécial. Le Conseil vota si les fonds nécessaires pour la mission de dix délégués. Telle fut la première reconnaissance officielle du groupement syndicaliste des ouvriers toulousains.

Pour l’Exposition universelle de Paris, pareille demande. Le maire Ournac s’empressa d’y répondre ; mais il exigea que chaque délégué fût investi d’un mandat régulier d’une chambre syndicale. Excellent moyen d’activer le groupement des travailleurs. Il se produisit une véritable fièvre de réorganisation syndicaliste. Le Conseil municipal alloua 250 francs à trente corporations, pour se faire représenter à Paris. Dès leur rentrée à Toulouse, les délégués rédigèrent des rapports très documentés.

Après les expositions de Barcelone et de Paris, des réunions fréquentes se tinrent à la Mairie (salle des Mariages). On discuta la création d’une Bourse du Travail. Une Commission obtint le concours de la municipalité. L’Union des Syndicats fut installée, le 23 octobre 1890, dans un immeuble communal, bientôt trop étroit, puis dans un autre dont l’inauguration fut faite le 12 juillet 1892.

À ce moment, la Bourse possédait une Bibliothèque de 1 200  volumes environ, alimentée par le Ministre du Commerce. Son Bureau de placement fonctionnait et elle commençait les Cours d’apprentis. Elle comptait 6 000  syndiqués et recevait une subvention municipale de 3 000 francs par an.