une grande échelle et qui représente la région de la France méridionale ressortissant au Parlement de Toulouse. À la fin du second Empire, quand l’architecte eut à préparer une salle pour ranger les arrêts civils, il tint à ce que le local fût en harmonie avec le caractère des collections et rappelât, par les motifs de la décoration, l’époque médiévale de la fondation de la Cour. À première vue, le visiteur croit pénétrer dans la salle d’honneur d’un château féodal ; sur le plafond est collée une toile peinte aux tons éclatants, dont les compartiments encadrent la lettre initiale de Charles vii, fondateur du Parlement. Au-dessus des étagères, se détachent, en lettres dorées, les noms des premiers présidents ; des inscriptions en caractères gothiques rappellent la date de l’institution. Comme contraste, des fauteuils, des chaises et un canapé remontant à Louis xv, sont disséminés de divers côtés ; ce sont probablement les épaves du mobilier qui jadis devait garnir le Palais.
L’architecte, qui a voulu tenir compte de la couleur locale au moment de la transformation des locaux, n’a fait que suivre des errements anciens. Un de ses prédécesseurs avait, dans d’autres pièces, surmonté les étagères de festons ogivaux. Ce système d’ornementation, qui donne aux salles un aspect théâtral, est une preuve de l’intérêt que l’administration et le Conseil général portaient aux archives ; on engageait des dépenses même de luxe, pour assurer aux collections un local en rapport avec leur importance.
On ne prit pas tant de soin pour les liasses ou plutôt les sacs, au nombre de quatre-vingt mille, contenant les procédures. Les commis du greffe parlementaire les avaient entassés pêle-mêle dans les greniers d’où on les a retirés ; il était impossible, avec les ressources dont on disposait, d’en entreprendre le débrouillement ; on s’est d’abord contenté de les accumuler dans les casiers. Quand la place fit défaut, les ouvriers, chargés de la manipulation, eurent la singulière idée de disposer les sacs en bastions, en tours, en pyramides. Ce système de classement a chance de ne pas être bouleversé, tant que la section n’aura qu’un archiviste adjoint.