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la lange d’oc

en français, en provençal. En revanche, le provençal a des triphtongues que le français littéraire ne connaît pas. Ex.  :  lat. sex, fr. six, prov. sieis ; lat. noctem, fr. nuit, prov.  nueit,  etc.

En ce qui concerne le consonantisme, il faut remarquer que la plupart des dialectes actuels de la langue d’oc ont conservé intacts le ca et le ga latins initiaux. Cependant les dialectes du nord de l’Occitania traitent ces groupes différemment et se rapprochent ainsi du français. Ainsi le latin cantare devient dans le provençal moderne cantar ou canta ; gallina devient galína, o. Mais dans les dialectes limousins on a chantar et jalina (djalina ou dsalina suivant les parlers)[1]. Il en est de même dans l’ancienne langue d’oc et les troubadours (ou plus souvent les copistes) employaient sans doute indifféremment chantar, chanson (formes limousines) ou cantar, canson, formes des dialectes plus méridionaux.

En ce qui concerne la morphologie, la langue des troubadours connaissait la déclinaison à deux cas comme l’ancien français (cas sujet et cas régime), mais cette déclinaison disparut d’assez bonne heure. Dans la conjugaison elle avait dérivé du plus-que-parfait latin (indicatif) une forme de conditionnel (que l’on rencontre sporadiquement en ancien français). Ex.  :  fora, degra (lat. fuerat, debuerat) = il serait, il devrait. Elle avait des parfaits forts et des parfaits faibles, comme le français, mais elle a développé davantage la formation des parfaits en —dedit. À l’ancien français perdiel, du laun vulgaure perdedit, correspond l’ancien provençal perdèl, mais de plus aunèl (amet), cantèt, plorèt, etc. Enfin, au point de vue de la syntaxe, les règles sont à peu près les mêmes qu’en français : notons cependant une tendance très marquée à supprimer la conjonction que dans les phrases corrélatives : lant… que, si…

que, etc.

  1. Cf. infra les principaux traits des dialectes modernes.