Tous les incunables — ils sont naturellement en petit nombre — proviennent du fonds de Villefranche-de-Rouergue, sauf un qui se trouvait dans la bibliothèque de feu M. Tailhade (no 5779 : ouvrage de Vorrillon sur les Sentences, imprimé à Lyon par Trechsel en 1489).
Vingt-deux ouvrages sont antérieurs à l’an 1500 et émanent des presses d’Allemagne et d’Italie (Bâle, Strasbourg, Nuremberg, Venise, Pise), sauf trois qui sont de Lyon. Le plus ancien est un ouvrage de Torquemada, imprimé à Strasbourg en 1478. Il faut signaler aussi un ouvrage qui n’est peut-être pas très rare, mais qui est fort remarquable, le célèbre Livre des Chroniques, d’Hartmann Schedel, imprimé à Strasbourg en 1495 et orné de plus de deux mille figures sur bois, dont la plupart sont l’œuvre de Michel Wohlgemut, le maître d’Albert Dürer.
Les ouvrages imprimés de 1500 à 1520 (que beaucoup de bibliographes considèrent aussi comme incunables) sont au nombre de vingt-neuf ; la plupart viennent des presses françaises, surtout de Paris et de Lyon. Jean Petit, Josse Bade, Granjon, Galliot Dupré, Wolfang Hopyl les imprimèrent. Nous signalerons deux éditions de la célèbre Vita Christi de Ludolphe de Saxe : deux ouvrages assez rares de Pelbart de Themesvar, imprimés en 1520 à Haguenau ; un remarquable petit volume en langue catalane, contenant les privilèges de la ville de Perpignan, imprimé à Barcelone en 1510 : le Rebours de Matheolus, imprimé à Paris par Michel Lenoir en 1518, etc.
Enfin trente-trois ouvrages imprimés de 1520 à 1540 figurent à la Bibliothèque et forment des éditions intéressantes pour l’histoire de l’imprimerie, surtout à Paris, Lyon, Bâle : Josse Bade, Jean Petit, Régnault Chaudière, Estienne, Hopyl, Mareschal, Vincent, Froben, etc., en furent les imprimeurs[1].
- ↑ M. Gadave, surnuméraire, a rédigé ces lignes relatives aux incunables et livres anciens. Il est l’auteur de la brochure intitulée : « Les incunables et éditions anciennes de la Bibliothèque de l’Université de Toulouse » [Extrait du Recueil de Législation, 2e série, t. iii (1907), et du Bulletin de l’Université de Toulouse, no 20]. À noter que les trente-trois ouvrages imprimés de 1520 à 1540 ne figurent pas dans ce catalogue.
