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les académies à l'hôtel d’assézat.

extrêmement précieux et que la présence constante d’un bibliothécaire permettra l’entrée libre du grand public.

Un Conseil, dans lequel chaque compagnie est représentée par deux délégués, administre l’hôtel d’Assézat et de Clémence-Isaure (dénomination choisie par M. Ozenne), veille à sa conservation, favorise les intérêts généraux et particuliers des Sociétés et sert d’intermédiaire entre elles et la Ville ou les pouvoirs publics. Il est présidé depuis sa création par M. Antonin Deloume, dont le nom est associé à celui de son ami M. Ozenne dans la reconnaissance de la cité.


L’ACADÉMIE DES JEUX FLORAUX

En 1323, sept troubadours toulousains s’unirent pour inviter tous les poètes à concourir le 1er mai de l’année suivante. Le vainqueur devait être récompensé d’une violette d’or. Ainsi eut lieu la première « joie de la violette » et d’autres à pareil jour régulièrement. Ces fêtes, établies après la longue et sanglante croisade contre les Albigeois et la disparition de la dynastie comtale de Toulouse, furent empreintes du sentiment éminemment catholique qui caractérisait dès lors l’ancienne capitale du Midi de la France. Les sujets relatifs à l’amour profane étaient rigoureusement proscrits par les prescriptions formelles de las Leys d’Amor. Le texte original de ces lois existe encore et constitue le plus précieux monument de la langue romane. À chaque page des Joyas del Gay Saber qui le suivent, on lit une invocation à la Vierge Marie. Dans les Cansos et Dansas de nostra Dona, dont l’inspiration est empruntée aux litanies de la Vierge, on a deux fois isolé « la clémence » des autres vertus de la mère de Jésus, et il semble bien que c’est là le point de départ de la substitution de Dame Clémence, patronne des Jeux floraux. Plus tard, la Renaissance devait inventer le nom d’Isaure, dont se sont emparé la légende et l’histoire. Le Collège du Gai-Savoir, dès ses débuts, fut aidé par les libéralités de la ville, et l’histoire