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e. cartailhac.

L’hôtel fut vendu, en 1761, au baron de Puymaurin, qui transforma l’intérieur au goût de son temps et détruisit les meneaux en croix des fenêtres. L’édifice s’est ainsi maintenu jusqu’à notre siècle, subissant les outrages du temps et des hommes.

En 1893, il passa aux mains d’un autre négociant enrichi, M. Ozenne, qui voulait y loger l’Académie des Jeux floraux, dont il était l’un des mainteneurs, la Société de géographie, dont il avait été le trésorier, et d’autres compagnies savantes de Toulouse reconnues d’utilité publique, où il comptait de nombreux amis. Il le donnait à la Ville en spécifiant cette destination, et à sa mort, survenue en 1895, son légataire universel se trouva chargé de l’exécution de ses volontés. Celui-ci, M. Antonin Deloume, professeur à la Faculté de Droit, secrétaire perpétuel de l’Académie de législation, se consacra à cette mission délicate, hâta de son mieux et de ses deniers la mise en état des bâtiments et procéda à l’installation des Sociétés.

M. Deloume s’en tint à des travaux de dégagement et de consolidation. Il fit disparaître les banales masures qui voilaient l’œuvre de la Renaissance. On raffermit les murs insolides, sans entreprendre la réfection des belles façades qui s’imposera plus tard. Au dix-huitième siècle, tout l’intérieur avait été remanié, puis tout avait été abîmé. Les salons reprirent leur ampleur, les plafonds ornés, les boiseries Louis xvi reparurent avec leur grâce et leur éclat.

L’Académie des Jeux floraux, l’Académie de législation, l’Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres, la Société de géographie, la Société archéologique, la Société de médecine se partagèrent les étages. Au rez-de-chaussée, plusieurs salons sont réunis en forme de galerie, qui peut recevoir quatre cents personnes. C’est la salle commune des Académies.

D’autre part, la galerie sur le portique fut mise en état de recevoir la bibliothèque commune, qui n’a pas moins de cinquante mille volumes, classés et inventoriés par les soins de l’un des académiciens, M. Crouzel, bibliothécaire de l’Université. On espère que la ville contribuera à l’entretien de ce fonds