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bibliothèque de la ville.

de la librairie florissante de jadis, il faudrait plusieurs volumes et plusieurs bibliothécaires et nous n’avons même pas ici l’espace que les vieux éditeurs, jaloux de l’honneur du texte, accordaient au præloquium du préfacier[1].

Les fonds nouveaux offrent au grand public plus de cent mille volumes. Les envois du ministère, les achats et les dons sont les affluents de ce fleuve dont le courant s’élargit tous les jours. On peut diviser les dons en trois catégories. Les dons d’unités, expression de la reconnaissance des auteurs envers la Bibliothèque qui leur prêta son concours ; les dons de collections, dont l’énumération trop étendue ne peut trouver place dans les limites de cette notice[2] ; enfin, les dons plus rares, mais plus importants, de bibliothèques particulières. Quelle que soit l’importance du don, il en est toujours fait mention, ad perpetuam rei memoriam, sur la feuille de garde ; c’est le témoignage de la reconnaissance de la Bibliothèque et le gage de la conservation du souvenir. Les dons forment un apport annuel d’environ six à huit cents volumes, sauf les cas où une bibliothèque privée vient augmenter ce nombre. Qu’on nous permette d’en signaler deux particulièrement intéressants.

En 1901, M. Barutel, conseiller de préfecture, nous donna près de quinze cents volumes ou brochures qui comprennent toutes les œuvres poétiques dues à des femmes françaises, depuis la légendaire Clotilde de Surville jusqu’à la plus jeune de nos muses contemporaines. Toutefois, on ne peut s’empêcher, au moins à Toulouse, de souligner une lacune dans cette vaste anthologie, celle de l’Ode au Printemps, que l’on trouve dans la plupart des recueils de ce genre jusqu’en 1852 et qui plaçait

  1. Il n’en fut pas toujours ainsi : « Si l’on tire de beaucoup d’ouvrages de morale, écrivait La Bruyère, l’avertissement au lecteur, l’épître dédicatoire, la préface, la table, les approbations, il reste à peine assez de place pour mettre le nom du livre. » Ouvrages de morale et tant d’autres !
  2. Citons néanmoins, parmi les principaux donateurs : MM. Eugène Lapierre, bibliothécaire honoraire ; Henri Béraldi ; Léopold Delisle ; Louis-Ariste Passerieu, conservateur-adjoint ; P. Dognon, professeur à la Faculté des lettres ; De Rey-Pailhade ; J. Chalande ; Advielle ; P. Vibert ; Raoul de La Grasserie, de Mauvezin ; Mme Godin ; M. Anderson, bibliothécaire de l’Université d’Upsal, etc.