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fraction d’Auteuil, demande être érigée en commune, au lieu d’être réunie à Boulogne ; il en est de même de la partie de La Chapelle qui est laissée en dehors des fortifications : les habitants croient posséder une étendue de terrain, une population et les ressources pécuniaires suffisantes pour se constituer en commune spéciale ; Passy réclame pour des entreprises de voitures et pour des pensionnats ; Belleville voudrait que les contributions directes qui se trouveraient plus élevées dans les parties annexées qu’elles ne le sont à Paris, fussent réduites dans la proportion de la différence, dès l’année 1860 ; il voudrait qu’au moyen d’un changement de limitation entre le 16e et le 17e arrondissement on évitât de séparer en deux la partie centrale de la commune, et d’affecter chaque partie à des centres de population dont elle serait séparée par une grande distance, et des terrains escarpes d’un accès toujours difficile. Enfin, Bagnolet voudrait profiter, aux lieu et place de la commune de Montreur du terrain que celle de Charonne laissera en dehors de l’enceinte de Paris.

Le président fait remarquer au conseil qu’il résulte de l’ensemble des documents qui viennent de passer sous ses yeux, que l’extension de Paris jusqu’aux fortifications n’a été combattue nulle part pour la mesure en elle-même, et qu’elle n’a trouvé d’opposants qu’au point de vue des conséquences qu’elle peut avoir sur les intérêts particuliers ; que quelques-uns l’ont repoussée d’une manière absolue, uniquement parce qu’il leur semble impossible d’en adoucir les effets ; que les attires, admettant que l’intérêt individuel doit céder devant l’intérêt général, se bornent à demander qu’en donnant satisfaction à celui-ci, on ménage, autant que possible, le premier. Il serait donc presque superflu de discuter la question de principe qui parait concédée par toute la population ; il s’agit seulement d’examiner si les difficultés d’application seraient telles qu’elles dussent y faire renoncer. Les craintes des réclamants sont-elles fondées ou ne s’exagèrent-ils pas beaucoup le mal qu’ils ont à redouter ? Les précautions prises par le Gouvernement pour amoindrir les embarras de la transition sont-elles ou non suffisantes ? À cet égard faudra-t-il appuyer quelques-uns des vœux généraux ? Serait-il opportun de s’arrêter à quelques-uns des vœux particuliers ? La discussion, ajoute le président, peut s’ouvrir maintenant sur ces différents points, et il invite les membres du conseil qui voudraient y prendre part à demander la parole.

Quelques courtes explications sont échangées, en effet, entre les membres du conseil qui ne tardent pas à être d’accord sur ce point : que l’extension est une mesure nécessaire, qu’elle était écrite pour un avenir plus ou moins éloigné, le jour même où l’on a construit les fortifications ; que, matériellement, elle eut été