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cations Montrouge et Vaugirard, jusqu’aux rues des Bœufs et de la Procession ; la partie de Grenelle circonscrite par la Seine, un ancien chemin d’Issy et le chemin du Moulin-de-Javel[1].

Ainsi, pour le dire en passant, et sans attacher à cette remarque d’autre importance, l’extension de Paris jusqu’aux fortifications ne fera guère que rendre à la ville des territoires qui, avant 1784, en étaient regardés comme parties intégrantes, précisément pour l’acquittement des droits d’octroi.

L’enceinte, presque achevée lorsque la révolution éclata, devint bientôt inutile. Le 19 février 1791, l’Assemblée-Constituante supprima les droits d’entrée et d’octroi, par un vote d’entraînement, et contre l’avis de ses membres les plus savants et les plus expérimentés en matière de finances[2].

À tous les maux auxquels Paris fut en proie pendant les années qui suivirent, s’ajouta la ruine des finances municipales. La part du produit des contributions directes, qui fut allouée à la Commune, sous forme de sous pour livre, et ensuite de subvention du Trésor-Public, pesa lourdement sur les contribuables, sans pouvoir suffire aux dépenses. En 1793, les dettes que la Commune ne pouvait payer étaient portées au compte de la République[3]. En 1796, les dépenses annuelles de Paris étaient mises à la charge de l’État, qui devait y pourvoir par une subvention décadaire[4]. Dès l’an V, on fut contraint d’admettre en principe le rétablissement éventuel des contributions indirectes locales[5]. Chaque jour, on était conduit à mettre en lumière l’insuffisance des subventions du Trésor-Public, l’excès des impôts directs de toute espèce, qui grevaient alors le département de la Seine et Paris, l’abandon des services municipaux par défaut de ressources, l’éclairage des rues et l’enlèvement des boues interrompus, le pavé défoncé et sans réparation, la police mal faite, les hôpitaux aux abois, les secours à domicile ajournés, les traitements des employés, les salaires des ouvriers de la Ville impayés[6]. On trouve constaté dans l’un des documents qui contiennent l’exposé de cette situation déplorable, qu’à un moment d’extrême détresse de la

  1. Ledoux, Propylées de Paris, (1re carte).
  2. Le Comité, qui proposait seulement de modérer et de régulariser cette contribution, était composé de MM. De La Rochefoucault, Dauchy, d’Allarde, Rœderer, Defermon et Dupont de Nemours.
  3. Rapport du citoyen Scipion Duroure, officier municipal, à la Commune.
  4. Décret du 24 août 1793. Décret du 29 nivôse an V.
  5. Loi du 9 germinal an V.
  6. Rapport du citoyen Lebreton, adm. du Départ., distribué au Corps-Législatif, 28 thermidor an V. — Rapport du citoyen Aubert au Conseil des Cinq-Cents, 2 fructidor an VI.