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forme indirecte de la perception la rendait plus égale, plus divisée, moins vexatoire.

Seulement, l’extension des faubourgs, par l’addition de nouvelles constructions à celles dont l’agglomération constituait Paris, rendait difficile le recouvrement de l’impôt et multipliait la fraude.

Une sorte d’enceinte fiscale avait été tracée autour de la ville, comme on le voit par les dispositions des ordonnances de 1638 et de 1672. Des clôtures ou barrières, au nombre de 38, avaient été placées à l’entrée des voies publiques pénétrant dans Paris[1], et décrivaient ensemble un assez grand périmètre, dont on aura une idée approximative si l’on dirige, sur la rive droite, une ligne partant du pont de l’Alma, coupant l’avenue des Champs-Élysées au point où aboutit la rue de Chaillot, comprenant une partie du faubourg Saint-Honoré, suivant les rues de la Pépinière, Saint-Lazare, Lamartine, Monthoton, remontant la rue du Faubourg-Poissonniere jusqu’aux environs de la barrière actuelle, traversant le faubourg Saint-Denis, le faubourg Saint-Martin, longeant la rue des Écluses, la rue Saint-Maur, la rue des Amandiers, le boulevard extérieur, puis, rentrant dans Paris pour descendre à la Seine, entre les ponts d’Austerlitz et de Bercy, par un contour à peu près parallèle à celui que décrit aujourd’hui le mur d’enceinte, et si l’on continue cette ligne, sur la rive gauche, par les boulevards de l’Hôpital et des Gobelins, les rues du Champ-de-l’Alouette, du Petit-Champ, de la Glacière, de Lourcine, Méchain, au nord de l’Observatoire, enfin, par les boulevards du Mont-Parnasse et des Invalides, et par la limite orientale de l’Esplanade, jusqu’à la Seine.

Pour tout consommateur placé à l’intérieur de cette enceinte fictive, les droits de vente en gros et en détail étaient confondus, depuis 1719, avec le droit d’entrée[2] ; seulement une surtaxe, légère pour la plupart des articles, frappait les denrées destinées au commerce[3]. Les habitations, considérées comme dépen-

  1. Ledoux, propylées de Paris, deux cartes manuscrites.
  2. Lefebvre de la Bellande, Traité général du droit d’aides, 2.
  3. Id., 11.