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27 JUILLET 1878.

II

M. d’Harcourt, Ambassadeur de France à Londres, à M. Waddington, Ministre des Affaires étrangères.

Londres, 27 juillet 1878.

  Mon cher Monsieur,

Je viens de voir Lord Salisbury qui m’a dit ne pas voir d’objection à la dépêche que j’ai reçue de vous ce matin et dont je lui ai envoyé copie de bonne heure, me conformant à vos instructions[1]. Il fait encore quelques difficultés au sujet des paroles qu’il nous aurait dites. Elles n’avaient aucun caractère officiel et il n’en a pas gardé note comme il le fait de toute conversation diplomatique. Elles n’étaient pas, selon lui, une provocation à nous emparer de Tunis, mais une prévision que nous le ferions dans le cas où l’Empire ottoman se désagrégerait de plus en plus. Mais en somme ils sont, Lord Beaconsfield et lui, très disposés à mettre dans une dépêche, qui sera rédigée dans deux ou trois jours, et envoyée à Lord Lyons, que nous pourrions faire de Tunis ce qui nous conviendrait. Lord Salisbury m’a promis communication de la dépêche à Lord Lyons avant qu’elle n’aille à son adresse.

J’ai trouvé Lord Beaconsfield très préoccupé de l’état de l’Allemagne. Il croit que M. de Bismarck sera battu aux élections prochaines et alors que fera-t-il ?. Je vous rendrai compte desa conversation par le prochaincourrier, que je vous renverrai demain ou après. Aujourd’hui le temps me manque et le monde m’entoure.

Votre bien dévoué.

d’Harcourt.
  1. Voir t. II, 1re série, n° 336.