Page:Documents diplomatiques français (1871-1914), série 1, tome 3, 1931.djvu/54

Cette page n’a pas encore été corrigée
14.
3 FÉVRIER 1880.

13.

M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères à M. de Ring, Agent diplomatique et Consul général de France au Caire.

T.
Paris, le 3 février 1880, 7 heures soir.

Vous m’avez rendu compte dans votre télégramme du 12 janvier d’ouvertures qui vous ont été faites par les Ministres du Khédive en vue de la convocation d’une Commission internationale au Caire pour la révision des Codes égyptiens et du règlement d’organisation judiciaire. Il est incontestable que cette question de la révision des institutions judiciaires de l’Égypte doit s’imposer très prochainement à notre sollicitude. Le mode de procéder qui vous a été proposé me paraît rationnel[1], et vous pouvez dès à présent donner à Fakri Pacha l’assurance que nous sommes disposés à entrer dans l’ordre d’idées qu’il vous a indiqué. Toutefois, je ne vous transmettrai une réponse définitive qu’après que j’aurai pu me renseigner sur les intentions de l’Angleterre.

14.

L’Amiral Jauréguiberry, Ministre de la Marine et des Colonies, à M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères.

D.
Paris, le 5 février 1880.
(Reçu : Dir. pol., le 6 février 1880.)

J’ai lu, avec toute l’attention qu’elle mérite, la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire, hier, au sujet de la question du Tonkin.

Ainsi que vous vous le rappelez sans doute, lorsque, dans le sein du Conseil des Ministres, cette délicate affaire a été traitée, je me suis montré très opposé, non seulement à l’occupation du Tonkin, mais encore à toute ingérence de notre part dans les affaires de ce pays. J’ai fait valoir alors les raisons que vous développez vous-même dans la lettre précitée au sujet des difficultés que nous créerait notre intervention à cause du voisinage de la Chine et de l’opposition que ferait certainement à des projets de ce genre la Cour de Hué.

Vous pouvez donc être assuré que je ne prendrai aucune mesure avant d’y avoir été amené par la volonté formellement exprimée du Gouvernement, appuyé sur un vote de la Chambre des Députés et du Sénat qui auraient, d’ailleurs, même pour une occupation restreinte du Tonkin, à voter les crédits nécessaires.

  1. Par une Commission siégeant au Caire et comprenant les représentants des gouvernements avec lesquels l’Égypte avait traité directement.