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4 JUILLET 1880.

Désormais cette convention fait partie intégrante de la Convention de Madrid, et aucune atteinte ne peut plus lui être portée.

Nous avons conservé à la famille Benchimol un privilège qui l’honore et qui est la récompense de ses anciens et loyaux services.

Nous avons acquis le droit d’avoir des Consuls dans les villes de l’intérieur le jour où nous le jugerons utile.

Les transactions de notre commerce sont restées assurées par le maintien du droit de prendre des agents commerciaux dans les campagnes, aussi bien que dans les villes.

Le droit de propriété au Maroc a été formellement reconnu pour tous les étrangers.

La situation des naturalisés a été équitablement réglée.

Non seulement nous conservons nos anciens protégés, mais nous avons acquis, en outre, dans une mesure grandement suffisante, le droit d’accorder la protection pour services signalés rendus à la France.

Enfin, notre droit au traitement de la nation la plus favorisée à été affirmé.

Je ne saurais méconnaître que, si nous avons pu ainsi sauvegarder tous nos intérêts, nous le devons en partie à l’appui constant que m’a prêté le Plénipotentiaire d’Allemagne, et à mon accord sur toutes les questions avec le Plénipotentiaire d’Italie.

Je transmettrai à Votre Excellence le dernier procès-verbal dès qu’il me sera parvenu.

P.-S. — Les procès-verbaux des séances des 28 et 30 juin me parvenant à l’instant, je les joins à la présente dépêche.

190.

M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères à M. Tissot, Ambassadeur de France à Constantinople.

T.
Thérapia, 1er juillet 1880, 2 h. 30 soir.
(Reçu : 1er juillet, 10 h. s.)

Votre long télégramme du 1er juillet[1] et celui du 3 dénotent de la part de la Porte ottomane une disposition à la résistance que nous devons considérer comme absolument déplorable. En suivant aveuglément une politique

  1. Voir ci-dessus n° 188. Dans le télégr. du 3 juillet, 10 h. 20 du matin, M. Tissot disait : « Le prince de Hohenlohe s’est beaucoup avancé en affirmant que la volonté de l’Europe ne saurait rencontrer de résistances sérieuses, » (Ci-dessus n° 187.)