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19 JUIN 1880.

En fait, l’article premier confirme les traités et la convention de 1863 ; le régime établi par les Plénipotentiaires réunis à Madrid répond d’ailleurs à nos exigences légitimes. Vous ne devrez donc pas vous opposer à ce que l’on considère comme acquis ce résultat de la Conférence, quelque incomplet qu’il soit ; la France a donné au cours de ses séances des preuves trop nombreuses de son esprit libéral pour que nous désirions compromettre entièrement les fruits d’une entente entre les Puissances qu’il n’a pas dépendu de nous de ne pas rendre plus complète.

174.

M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères, à M. de Montebello, Chargé d’affaires à Londres.

D. n°200
Paris, 19 juin 1880.

Notre Ambassadeur à Constantinople a recueilli des détails sur un conseil des ministres qui se serait réuni récemment pour arrêter les termes de la réponse de la Porte à la note des représentants des Puissances relative au Monténégro[1]. Comme vous le verrez par la dépêche ci-jointe en copie de M. Tissot, la Porte s’efforce de devancer l’action commune des Puissances, sans se rendre compte de l’insuffisance des concessions tardives et incomplètes [2].

De son côté, notre agent au Monténégro me mande, par un télégramme d’avant-hier, que le Gouvernement du Prince Nicolas accepte en principe la combinaison anglaise, sauf quelques modifications à la ligne frontière, qu’il regarde comme nécessaires à sa sûreté. Il demande, en outre, que le Gouvernement anglais garantisse la remise régulièreetpacifique des territoires cédés. Je vous prie de me faire savoir comment Lord Granville envisage l’expression de ce vœu.


  1. « La note identique à été remise hier à la Porte. » (Tél. de Péra du 13 juin, 8 h. 36 m.).
  2. M. Tissot revenait dans sa dépêche n° 119 du 14 juin sur le procédé de la Porte

    « qui se propose de répondre par trois communications séparées aux trois points dont il est question dans la note du 11 juin. En adoptant ce mode de procéder, les ministres du Sultan ont évidemment eu pour but d’affaiblir l’entente constatée par cette communication…

    Votre Excellence sait également dans quelles limites étroites se renferment les tardives concessions de la Porte. »